La Peste

La Peste Ironie

Ironie verbale

CottardIl n'y a rien de drôle dans le suicide, mais la note de Cottard sur sa porte – “Entrez, je suis pendu.” (p. 24) – est plutôt amusante. L'ironie imprègne son ton, car inviter poliment et avec désinvolture quelqu'un dans un espace où une autre personne est morte n'est pas normal. Cette note nous donne un aperçu de l'insouciance intelligente du personnage de Cottard.

Ironie de situation : le journal

Le journal créé “dans un souci de scrupuleuse objectivité” pour donner aux citoyens “les témoignages les plus autorisés sur le futur de l'épidémie” finit ironiquement par devenir une chronique consacrée aux “annonces de nouveaux produits, infaillibles pour prévenir la peste.” (p. 113).

L'ironie verbale : la peste et ses victimes

Le narrateur mentionne avec un brin d'ironie que parce que les gardiens et les détenus meurent à peu près au même rythme, “pour la première fois peut-être, il régnait dans la prison une justice absolue.” (p. 157). Le narrateur ne cherche pas à faire rire, mais plutôt à montrer que la peste ne se soucie pas de savoir qui est “innocent” ou “coupable” aux yeux de la loi ou de l'opinion des hommes ; elle s'attaque à tout le monde.

Ironie verbale : les chanteurs d'opéra

Lorsque Tarrou et Cottard se rendent à l'opéra, le narrateur note à propos des musiciens et des chanteurs : “Dans le léger brouhaha d’une conversation de bon ton, les hommes reprenaient l’assurance qui leur manquait quelques heures auparavant, parmi les rues noires de la ville. L’habit chassait la peste.” (p. 182). Les gens trouvent, de manière compréhensible, du réconfort dans leurs rituels mais le narrateur sait qu'il ne s'agit en fait que d'un moyen de se rassurer – la peste ne se soucie guère des beaux vêtements et de la culture.