La Peste

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Les rats qui meurent

Les descriptions des rats rampant lentement dans la rue pour y mourir, le sang suintant de leurs orifices, préfigurent de façon grotesque les humains qui vont eux aussi périr de la peste. Camus fait progressivement monter la tension: un personnage marche sur un rat mort, les remarque dans la rue, puis les voit mourir de façon sanglante. Cette gradation emplit le lecteur d'effroi à l’idée de ce qui va se passer.

La cathédrale et le sermon

L’intensité du premier sermon de Paneloux ne réside pas seulement dans ses paroles: la météo reflète l’agitation qui règne à l’intérieur de l’église. Il y a une pluie battante dehors, avec “le crépitement de l’averse sur les vitraux” (p. 92) et un “vent humide” (p. 94) qui fait vaciller les cierges. Il semble que Dieu lui-même accorde du crédit à la gravité de l'avertissement du prêtre, car ce n'est qu'à la fin du sermon qu'un “ciel mêlé d’eau et de soleil” (p. 95) illumine le parvis de la cathédrale.

Les rues et le vent

Comme dans l'exemple précédent, Camus utilise la météo pour refléter la réalité omniprésente de la peste. Il parle de la ville “toute sonore aux cris du vent” (p. 156) qui hurle dans les rues vides la nuit et les blanchit de poussière. Ceci contribue à créer une atmosphère d'isolement et d'inquiétude.

Les sièges d'opéra abandonnés

À la fin de l'opéra, l'acteur qui joue Orphée semble complètement dépassé, non pas par la scène fictive qu'il est censé jouer, mais par la peste. Il s'effondre de désespoir et de fatigue. Les spectateurs se retirent, d'abord en silence, puis de plus en plus agressivement à mesure qu'ils sont consumés par la nervosité et l'horreur. Camus écrit : “[C'était] la peste sur la scène sous l’aspect d’un histrion désarticulé et, dans la salle, tout un luxe devenu inutile, sous la forme d’éventails oubliés, de dentelles traînant sur le rouge des fauteuils.” (p. 183). Il s'agit d'une image simple mais émouvante qui traduit le fait que rien ne peut arrêter les ravages de la peste – personne ne peut oublier, personne ne peut s'échapper, personne ne peut prétendre vivre une vie normale, même pendant un court instant. Les détritus abandonnés de la frivolité et du plaisir rappellent tout ce que les gens ont perdu à cause de l’épidémie.