La Peste

La Peste Questions de Dissertation

  1. 1

    Pourquoi y a-t-il si peu de personnages féminins dans le roman ?

    La réponse la plus simple est peut-être que Camus n'a pas voulu écrire sur les personnages féminins, mis à part sur une mère sainte et des épouses commodément excentrées. Il représente l'archétype de la masculinité du milieu du XXe siècle, fondamentalement convaincu que les vies des hommes sont celles qui doivent être racontées, que les hommes sont les héros, que les femmes sont trop “autres” pour que quiconque s'y identifie. Ne pas écrire sur les femmes, c'est comme ne pas inclure de personnages arabes dans le roman – leurs perspectives ne sont pas considérées comme étant importantes. Il existe cependant d'autres interprétations critiques, comme celle d'Anthony Rizzuto, qui estime que l'absence de femmes, les hommes stériles, les relations avec les mères, et le peu d'enfants sont des signes de la destruction de l'avenir. Il s'agit d'une “fuite de l'humain” ; il est nécessaire “d'éliminer les femmes et les enfants de son univers littéraire [de Camus] et imaginatif, car ils étaient la preuve vivante d'une volonté obstinée de survivre. La mort était la seule vérité et la mort était stérile”.

  2. 2

    Quelles sont les similitudes entre la peste et la propagation du fascisme ?

    Toutes deux s'insinuent lentement dans la population et l'imprègnent relativement discrètement. Elles se transmettent d'une créature vivante à une autre, n'épargnant que très peu de personnes. Elles apportent la tristesse, la perturbation, l'éloignement et la mort. Irene Finel-Honigman écrit que “la peste est l'emblème de l'exil, de la mort et du mal arbitraire” et que, tout comme le fascisme, elle est caractérisée par une “bureaucratie de la mort qui conduit à la création de crématoriums et de camps de quarantaine réservés aux hommes”. La peste conduit à déporter, à soupçonner, à emprisonner, mais le roman regorge aussi de nombreux exemples de résistance, de charité et de collaboration.

  3. 3

    Pourquoi le langage ne parvient-il pas à englober la réalité de la peste ?

    Le langage est rendu insuffisant, banal, creux et terne par la peste. Les lettres, qui sont un mode d'expression déjà limité lorsqu'il s'agit de transmettre l'ampleur et la profondeur des émotions, sont remplacées par des télégrammes encore plus courts et formels. Les gens essaient d'avoir des conversations mais ne se comprennent pas. Les publications, censées être factuelles et informatives, colportent des remèdes de charlatan. Pour de nombreuses personnes, les paroles des devins et des prophètes ont plus de poids que celles des professionnels de la santé ou des universitaires. Les communications provenant d'autres pays et d'autres villes sont l'incarnation même de la superficialité et du manque d’empathie. Tous ces exemples montrent à quel point le langage, inventé par l'homme – remplaçable à l'infini et toujours plein de lacunes – n'est pas en mesure de rendre compte de la douleur, du chagrin, de l'incrédulité et des bouleversements causés par la peste.

  4. 4

    Quel rôle l'amour joue-t-il dans le texte ?

    Rambert insiste sur le fait que l'amour est la seule chose pour laquelle il vaut la peine de lutter, alors que quelqu'un comme Rieux trouve qu'il peut être distrayant et inutile. Le narrateur explique comment les gens finissent par trouver que leur amour pour une autre personne est tout simplement trop lourd à porter. Ils décident de le compartimenter. Rieux le fait avec sa femme, tout comme Rambert lorsqu'il se rend compte de l'héroïsme tranquille du médecin qui s'efforce de faire preuve d'“honnêteté” et de “faire son métier” (p. 151).

  5. 5

    Comment la peste affecte-t-elle les habitants d'Oran ?

    C'est une vaste question, mais on peut identifier les façons les plus marquantes dont les gens sont affectés : ils nient tout d'abord que la peste existe vraiment ou qu'elle est aussi grave qu'on le dit ; ils embrassent la religion, puis la recherche du plaisir ; ils se sentent tour à tour apathiques et agités ; ils ne peuvent vivre que dans le présent car le passé et l'avenir ne sont plus accessibles ; ils essaient de s'échapper ou d'exprimer leur mécontentement par de petits actes de rébellion ou de violence ; ils ont besoin de contacts humains mais les craignent en même temps ; ils adoptent des remèdes fallacieux et croient en des prophéties proclamant la date à laquelle la peste se terminera ; ils doivent apprendre à renoncer à des rites sociaux autrefois importants, tels que les enterrements ; ils renoncent à tout sentiment d'individualité et acceptent l'expérience collective ; ils font preuve de quelques actes d'héroïsme en donnant de leur temps et en risquant leur vie dans les formations sanitaires ou dans leurs professions normales, comme Rieux ; et ils font finalement de leur mieux pour revenir à leur vie normale dès que possible.