La Place

La Place Résumé

La Place s’ouvre sur la description de deux événements marquants dans la vie d’Annie Ernaux : les épreuves du concours d’accès à la fonction d’instituteur, que l’autrice a passé en 1966, puis la mort de son père, en 1967. C’est à la suite de ce décès qu’elle décide d’écrire La Place, un livre autant sociologique que biographique, qui vise à retracer la vie de son père et à raconter la “distance de classe” qui s’est creusée entre eux.

Ernaux décrit tout d’abord l’enfance puis l’adolescence de son père dans le Pays de Caux, en Normandie, au sein d’une famille paysanne qui travaille pour un fermier de la région. Elle raconte la volonté d'ascension sociale de son père, et sa décision, après son service militaire, de ne plus travailler à la ferme mais à l’usine. C’est la première expérience de mobilité sociale racontée dans le livre.

Après son mariage, le père de l’autrice achète à crédit un café-épicerie et devient commerçant, ce qui constitue un nouveau statut social. Ernaux raconte en détail ce qu’implique ce changement. Elle décrit la peur continuelle de son père de ne pas être ‘à sa place’ et de ne pas se comporter conformément aux normes sociales de son nouveau milieu. Cette “peur d’être déplacé, d’avoir honte”, se manifeste dans plusieurs éléments, comme le rapport du père au langage et sa constante peur du regard des autres. Au cours de la seconde guerre mondiale naît Annie Ernaux, dont certains éléments biographiques apparaissent dans La Place.

Ernaux va alors alterner les descriptions de la vie de commerçant de son père et celles de leur relation père-fille. Le récit de la vie de son père devient un support pour raconter les transformations sociales vécues dans le village. Ernaux évoque également la distance qui se crée progressivement entre son père et elle, tout d’abord sous le prisme de l’école, puis par son entrée dans le monde universitaire et académique.

Cet éloignement se consolide avec le mariage de l’autrice, qui quitte définitivement son milieu d’origine, tant socialement que physiquement, en s’installant à Annecy avec son mari, issu de la bourgeoisie. Le livre se termine de manière circulaire : Ernaux décrit l’agonie et la mort de son père, puis sa rencontre avec l’une de ses anciennes élèves.