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Dans quelle mesure Sido est-il un récit autobiographique ?
Pistes de réflexion :
I - C'est un récit autobiographique dans la mesure où l'autrice partage ses souvenirs d'enfance. Elle y raconte ses souvenirs d'évènements qu'elle a vécu, de paroles qu'elle a entendues ou dites. Les personnages sont des personnes qui ont réellement vécu. Il n'y a pas de personnage fictif. Enfin, elle cherche à comprendre son héritage à travers cette enfance.
II- D'un autre côté, une partie de ce qu'elle raconte est issu de lettres de sido qu'elle a retrouvées bien plus tard. Parfois, au cours du récit, elle raconte les souvenirs de Sido, notamment quand elle parle de ses frères (lorsque Léo était le dernier enfant). De même avec le récit de la blessure de son père à la guerre (ce ne sont pas des souvenirs mais un récit rapporté). Elle fait aussi parler sa mère qui raconte ses propres souvenirs.
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Comment Colette transmet-elle son amour pour la nature ?
Pistes de réflexion:
I- La personnification des éléments. Colette personnifie les éléments qui compose la nature. Elle parle du vent comme comme s'il s'agissait d'une personne aux intentions bonnes ou mauvaises. Elle donne aux plantes des caractéristiques humaines (lever le menton des fleurs pour voir leur visage, comparer le jardin étouffant d'Adrienne à une chevelure, la veine des fleurs, le jardin qui étouffait, la convulsion cristalline, etc.). Sous sa plume, la nature semble respirer et penser.
II- Elle joue beaucoup sur les cinq sens. Sa prose poétique s'appuie sur les cinq sens pour donner ce sentiment de vie. Le toucher (avec l'utilisation de verbes comme caresser, de mot comme fraicheur,etc.), l'ouie (avec l'utilisation de verbes comme écouter, entendre, percevoir, des mots comme le ronflement, des expressions comme tendre les oreilles, etc), le goût (l'eau a le goût de feuille de chêne, l'autre celui du fer, elle raconte la gorgée imaginaire de cette eau qu'elle aimerait emporter avec elle, etc), la vue (lorsqu'elle décrit les couleurs des fleurs ou de l'hiver par exemple, utilisation de verbes comme illuminer) et surtout l'odorat (ses narines sont plus sensibles que tout le reste de son corps, utilisation de mots comme arôme, embaumement, musqué, parfum, etc.).
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Sido est-il une oeuvre de l'émerveillement ?
Définition de l'émerveillement. De quel émerveillement est-il question, celui de l'autrice ou du lecteur ?
I- L'émerveillement de l'autrice
-Ouvrage écrit dans une prose poétique, lyrique. exemple "Oh ! aimable vie policée de nos jardins !"/"ô géranium, ô digitales"/"rayons dorés, tièdes zéphyrs"
-Récit qui décrit une enfance douce, paisible et heureuse dans l'émerveillement de laquelle l'autrice a grandit et s'est construite.
II - L'appel à l'émerveillement du lecteur
- Le récit plonge le lecteur dans la France de la fin du XIXème siècle à travers des descriptions qui invitent à découvrir une époque que l'autrice lui présente comme merveilleuse. Le lecteur y découvre, à travers un usage d'objets et de mots aujourd'hui désuets, des scènes de la vie quotidienne ("on y fendait le bois l'hiver, on y besognait en toute saison, les enfants jouant sous les hangars, perchaient sur les ridelles des chars à foins dételés"/"le sceptre d'osier"/"l'armoire giboyeuse"/"calfatage").
- L'autrice s'adresse parfois directement au lecteur "vous croirez sans peine". En outre, par le biais d'une écriture sensorielle et musicale, l'autrice invite le lecteur à vivre une expérience plus immersive (le goût, le toucher, les odeurs, etc). Chaque chose est détaillée pour rendre le récit palpable.
- Par une description idéalisée de sa mère (elle parle aux éléments, elle est en symbiose avec la nature, etc), l'autrice plonge le lecteur dans un récit qui évoque le conte merveilleux.
Colette raconte sa vision émerveillée de son enfance, d'une époque révolue, de sa famille aimante. Sa manière d'écrire, poétique, sensorielle et détaillée, attrape le lecteur dans cet émerveillement.