Une Tempête

Une Tempête Citations et Analyse

A chacun son personnage et à chaque personnage son masque.

Meneur de jeu

La pièce s'ouvre sur l'entrée en scène d'un maître de cérémonie qui revêt un masque. Il invite ensuite les autres acteurs à monter sur scène pour mettre leurs masques et endosser leurs rôles. Il s’agit d’une introduction méta-théâtrale à la fiction de la pièce.

Hélas, l’enfer est vide, et tous les diables sont ici !

Ferdinand

Cette phrase est reprise quasiment à l’identique de la pièce de Shakespeare, dans laquelle Ferdinand se plaint de la violence du vent qui cause le naufrage de son navire.

Écrase ! Je n’aime pas les arbres à paroles. Quant à ta liberté, tu l’auras, mais à mon heure. En attendant, occupe-toi du vaisseau.

Prospero

Prospero s’adresse avec colère à Ariel qui décrit poétiquement la nature de l’île. Il rejette ainsi toute rhétorique artistique ou spirituelle.

Morte ou vivante, c’est ma mère et je ne la renierai pas ! D’ailleurs, tu ne la crois morte que parce que tu crois que la terre est chose morte… C’est tellement plus commode ! Morte ; alors on la piétine, on la souille, on la foule d’un pied vainqueur ! Moi, je la respecte, car je sais qu’elle vit, et que vit Sycorax.

Caliban

Prospero est convaincu que Sycorax, la mère de Caliban, est morte. Caliban rétorque que Prospero ne comprend la nature qu’en termes de vie ou de mort car sa seule préoccupation est d’asseoir sa domination sur le monde vivant.

Appelle-moi X. Ça vaudra mieux. Comme qui dirait l’homme sans nom. Plus exactement, l’homme dont on a volé le nom. Tu parles d’histoire. Eh bien ça, c’est de l’histoire, et fameuse ! Chaque fois que tu m’appelleras, ça me rappellera le fait fondamental, que tu m’as tout volé et jusqu’à mon identité ! Uhuru !

Caliban

En colonisant l’île et en esclavagisant sa population, Prospero a volé son identité à Caliban. Celui-ci le lui fait savoir en assénant que les richesses que Prospero affirme avoir gagnées au travers de la colonisation ont en réalité été volées aux habitants de l’île.

Et toi ? A quoi t’ont servi ton obéissance, ta patience d’oncle Tom, et toute cette lèche ? Tu le vois bien, l’homme devient chaque jour plus exigeant et plus despotique.

Caliban

Ariel considère qu’il est préférable et plus efficace d’obéir à Prospero pour éviter des représailles. Caliban considère qu’une telle méthode, outre qu’elle renie l’humanité et l’identité d’Ariel, ne leur donnera que plus de travail. Il argumente ainsi que la résistance est la meilleure tactique pour combattre la servitude.

Mais c’est que précisément, personne ne m’a invité… C’est pas gentil, ça !

Eshu

Eshu, symbole de la réécriture postcoloniale de la pièce de Shakespeare, montre que les territoires colonisés par les Européens disposent de leur propre culture et de leur propre spiritualité. Il critique Prospero, qui n’a invité que des divinités occidentales à son spectacle.

Mon fils ! Ce mariage ! j’en perds la parole de saisissement ! De saisissement et de joie !

Alonso

Alonso, roi de Naples, est ravi d’apprendre les fiançailles de son fils et de la fille de Prospero. Leur union met fin aux conflits qu’Alonso et Prospero ont eu dans le passé.

Bien sûr, pour le moment tu es encore / le plus fort. / Mais ta force, je m’en moque, / comme de tes chiens, / d’ailleurs, de ta police, de tes inventions ! / Et tu sais pourquoi je m’en moque ? / Tu veux le savoir ? / C’est parce que je sais que je t’aurai.

Caliban

À la fin de la pièce, Caliban défie ouvertement Prospero, suggérant que la force de ses convictions lui permettra d’obtenir la vengeance qu’il mérite.

C’est drôle, depuis quelque temps, nous sommes ici envahis par des sarigues.

Prospero

La pièce se termine sur une scène dans laquelle Prospero, toujours sur l’île, est hanté par Caliban, qu’il soupçonne d’avoir envoyé des sarigues – petits marsupiaux, également appelés opossums – pour se venger de lui.