Une Vie

Une Vie Résumé et Analyse

Jeanne et Julien rentre chez eux et s’installent dans la maison des parents de Jeanne. Cette dernière raconte leur voyage à ses parents. Cependant au fur et à mesure du chapitre, on apprend les sentiments de Jeanne qui semble sombrer dans la mélancolie. Son mari ne dort plus avec elle et ne cherche plus à la séduire, elle s’ennuie. Ils reçoivent un homme, Bataille, qui se charge de restaurer la voiture familiale confiée aux jeunes mariés pour qu’il porte l’emblème des Perthuis des Vauds. Ensemble ils prirent la voiture et la famille de Jeanne se mit à rire en voyant le petit domestique Marius transformé en vacher par Julien. Ce dernier, mécontent de cette moquerie s’emporta et révéla au grand jour les problèmes d’argent de la famille ce qui fit taire tout le monde pour le reste du trajet. Lorsqu’ils arrivèrent au domaine du vicomte et de la vicomtesse de Briseville, le froid les envahirent et leur conversation ne fut que de courte durée avant qu’ils ne repartent. Sur le retour, le domestique en retard leur couru après et Julien le frappa pour le punir ce qui mis en colère le père de Jeanne. Cependant, au retour, l’ambiance se calme et le dîner se déroule dans la gaieté. Par la suite noël arrive puis les parents de Jeanne partent pour Rouen pour quelques temps après la nouvelle année.

Après le départ de ses parents Jeanne continue sa vie monotone et triste face à son mari qui boit de plus en plus et qui prend le contrôle sur le maison familiale. Quelque temps après, Rosalie accouche d’un bébé ce qui crée une forte dispute entre le couple. Pendant plusieurs jours par la suite Jeanne s’efforce de découvrir qui est le père de l’enfant mais elle fait face à Rosalie désespérée. Après quelques temps, l’ambiance au sein de la maison se détend mais ce ne fut que de courte durée. Un soir, prise par le froid, Jeanne s’en va trouver son mari dans sa chambre. Cependant, elle le trouve avec Rosalie dans sa couche. Désespérée, elle s’enfuit dans le froid prête à se jeter du haut d’une falaise avant d’être rattrapée et couchée par son mari. À son réveil, Jeanne trouve ses parents et sa tante qui la soignent et qui tardent à la croire concernant l’adultère de Julien. Elle apprend qu’elle est enceinte. Face à ses proches qui ne la croient pas, Jeanne fait venir Rosalie avec un prêtre pour qu’elle avoue. Jeanne apprend durant cette confession que Rosalie entretient une relation avec Julien depuis la première fois qu’il est venu. Une fois Julien mis au courant des révélations, le prêtre tente de calmer Jeanne et de lui rappeler sa grossesse. Le chapitre se termine sur l’arrangement que le curé propose à la baronne concernant Rosalie et son futur mariage.

Analyse

Le chapitre IV placé sous le point de vue de Jeanne montre sa descente aux enfers. Elle sombre peu à peu dans la mélancolie. Son état mental fait écho à la description du paysage qui semble être moins beau, en bazar, comme son esprit, paysage qui n’est que l’allée de petite mère, comme si elle se plaçait dans la lignée de sa mère. De plus en plus l’auteur utilise des phrases interrogatives pour retranscrire de manière indirecte le discours de Jeanne qui se questionne sur son rôle, sur sa place au sein de son couple et de la société et qui se remet en question de manière claire ses anciennes aspirations pour le mariage. De cette manière Maupassant continue ce portrait de la femme aristocrate de son temps qui semble n’avoir plus rien à accomplir après s’être mariée. De son côté Julien cherche à tout prix à s’accaparer les affaires de sa belle-famille, la voiture familiale qui lui a été cédée se doit d’être floquée de son blason ce qui confirme la différence de vision du couple, lui cherchant un amour charnel et une situation meilleure, elle cherchant un grand amour. Julien d’ailleurs semble de plus en plus prendre le contrôle de la fortune familiale, il cherche à faire des économies en renvoyant du personnel. Les incompréhensions avec la famille de Jeanne se multiplie lorsqu’il pousse tout le monde à rester auprès du couple Briseville pour nouer des relations lorsque le baron préfère partir. Le vicomte se dévoile de jour en jour, tout le monde découvre son caractère lunatique. En effet il apparaît comme violent comme avec le pauvre Marius mais redevient gentil au moment du dîner.

La nouvelle de l’enfant de Rosalie et le comportement de cette dernière et de celui de Julien laisse présager que Julien a joué un rôle dans cette affaire. Sa colère qui s’exprime à travers un discours direct marqué par des phrases exclamatives semble disproportionnée tout comme l’état triste de Rosalie. Le tout est écrit sous le point de vue de Jeanne comme pour mettre en avant sa naïveté. Le froid à l’intérieur de la maison lié à la saison et à la volonté de Julien d’économiser le bois semble faire écho au froid qui s’installe au sein du couple et dans la maison. Ce chapitre sonne l’acmé du malheur de Jeanne qui fait face à l’adultère. Face à cette situation, un jeu est créé par le paradoxe du curé qui représente la religion catholique et donc les bonnes mœurs et les constatations qu’il fait sur les mœurs de ses fidèles. Peut-être pourrait-on y voir une critique de la religion comme ne défendant pas toujours les bons comportements. Ou bien cette voie de la religion pourrait être considérée comme se plaçant du côté de la sagesse, la voix qui se rend compte de la réalité des choses et notamment de celles qui ne peuvent pas changer. Très rapidement cependant, Jeanne est cantonnée à son nouveau rôle de mère. Tout est dit et fait pour qu’elle se concentre là-dessus et non plus sur l’adultère de son mari selon ce qu’on attend d’elle ; elle doit rester cantonnée au rôle d’épouse et de mère quoi qu’il arrive.