Une Vie

Une Vie Résumé et Analyse

Le chapitre IV s’ouvre sur l’annonce de la demande en mariage du vicomte. Jeanne, folle de joie accepte ce qui introduit la description des préparatifs de la cérémonie et du voyage de noces. La seule personne invitée est la tante Lison, sœur de la baronne qui est décrite comme un personnage insipide, déprimé, délaissé par sa famille. Pourtant elle est ravie du mariage et s’occupe du trousseau des mariés malgré le désintérêt que lui porte sa famille. Après une balade, les deux amoureux rencontrent la tante Lison qui se met à pleurer en voyant l’amour qu’elle n’a jamais eu et Jeanne et Julien rirent légèrement de la situation avant d’échanger leur premier baiser. Par la suite, on assiste au mariage, puis à la sortie de l’église, au repas, à la fête, le tout marqué par les sentiments des jeunes mariés et par leurs questionnements concernant leur vie future. À l’arrivée du soir, le baron s’empresse d’expliquer à sa fille la question du devoir conjugal. Tout le monde est attristé par l’évènement qui s’apprête à se produire mais Jeanne se plonge dans ses questionnements et ses doutes naissant. Le chapitre se termine sur la tentative de viol de Julien sur Jeanne qui débute le désenchantement de la jeune fille.

Le chapitre V, lui, s’introduit sur le départ des jeunes mariés vers leur voyage de noces : la Corse. Leur voyage par bateau est marqué par l’apparition de dauphins puis par l’arrivée vers les côtes corses. À l’arrivée sur l’île, Julien impatient de connaître intimement sa femme réserve une chambre à l’hôtel. Le voyage continue au sein de paysages déserts et arides et permet au jeune couple de découvrir la Corse. À dos de cheval, ils parcourent l’île, Jeanne est très heureuse. Ils traversent des villages, des forêts de granit, demandent l’hospitalité. Leur chemin continue à pied face à des routes impraticables. Ils se retrouvent au cœur d’une maison d’habitants locaux, les Palabretti qui leur offre l’hospitalité et qui leur racontent leurs histoires familiales marquées par les assassinats. À la fin du chapitre sonne le moment du retour. Les jeunes mariés doivent aller jusqu’à Paris pour acheter le nécessaire pour s’installer aux Peuples en Normandie, le village familial. Jeanne est marquée par ses doutes à propos de son mariage et fait face à Julien qui refuse de lui rendre l’argent que lui avait donné sa mère.

Analyse

Le chapitre IV présente un moment important de la vie de Jeanne ; son mariage, mais il semble également établir la description de la place de la femme notamment face au mariage au XIXe siècle. En effet, Jeanne apparaît comme totalement passive face aux préparatifs, décrits comme décidés par un pronom impersonnel " on " ou bien par Julien alors que la jeune fille n'est que consultée. De la même manière, tante Lison représente la destinée d'une femme de son temps non mariée, elle n'est pas considérée par sa famille, elle n'est jamais décrite physiquement prenant l'apparence d'un quasi fantôme. Pourtant sa place est décrite sur deux pages entières. On comprend qu'elle est seule et qu'elle rêve en quelque sorte au grand amour face à celui de Jeanne et Julien, mais elle reste associée à l'idée du néant avec des adverbes ou adjectifs comme " rien ", " jamais ", " aucun " qui font référence à un quasi néant social et d'existence. Mais la place de la femme est également décrite à travers le question du devoir conjugal, qui à la fois renforce la naïveté de Jeanne qui ne comprend pas ce qu'elle doit faire, mais aussi la soumission de la femme à son mari qui est confirmée par le baron dans la discussion qu'il a avec sa fille. C'est à ce moment précis, lors de la tentative de viol de Julien que Jeanne plonge dans une forme de désenchantement face à l'amour et au mariage.

Ce désenchantement se poursuit dans le chapitre suivant. Le départ en voyage de noces ne fait qu'aggraver le désespoir de Jeanne qui découvre la personnalité de Julien ; un homme avare et avide de femmes ce qui la rend mal à l'aise. Cependant elle reste guillerette et continue à s’émerveiller face à ce voyage. L’incompréhension entre les deux amoureux grandit quand Jeanne, sensible, pleure devant un paysage qui la saisit et que Julien lui exprime son incompréhension avec dédain. Leur couple semble pas à pas se lier, notamment à travers leur première nuit d’amour tout en se brisant, surtout lorsque Julien refuse de rendre l’argent que Jeanne lui avait confié. La question de l’argent rappelle que Julien est moins riche que la famille de Jeanne, comme dans un geste annonciateur de l’avenir du couple. Le voyage offre à l’auteur l’occasion de décrire les paysages et les mœurs des habitants de l’île. Les chevaux et les locaux sont décrits comme féroces. L’auteur décrit de manière précise les essences d’arbres et de plantes typiques de la région que Jeanne et Julien rencontrent. De la même manière, M. et Mme Palabretti, le couple corse qui les a accueilli, sont décrit comme des bandits, dans une sorte de portrait caricatural de la Corse et de son peuple.