Le Horla

Le Horla Symboles, Allégories et Motifs

le Horla, une allégorie de la peur et de l'angoisse.

Dès le début du récit, la présence du Horla est sous-jacente. Le narrateur y parle des influences mystérieuses, de l'air invisible, d'inconnaissables Puissances (notons la majuscule qui donne une dimension divine à cette puissance) et le mystère de l'Invisible (notons de nouveau la majuscule). Plus le récit avance et plus le narrateur personnifie cette invisibilité inconnaissable et puissante. A l'occasion de sa conversation avec le moine, il évoque des êtres invisibles et lorsqu'il commence à avoir des cauchemars, il sent que "quelqu'un" lui serre la gorge et s'agenouille sur sa poitrine. Avec l'incident de la bouteille d'eau, de la rose et du livre, cet être prend de la consistance: il peut toucher, boire, sentir et lire. Finalement, la personnification s'achève avec le nom du Horla qui est "chuchoté" à l'oreille du narrateur et par la découverte de son opaque transparence. Cette personnification de l'angoisse du narrateur face à l'invisible constitue une allégorie.

Le symbolisme du blanc et du rouge : le danger

Après deux goélettes anglaises, dont le pavillon rouge ondoyait sur le ciel, venait un superbe trois-mâts brésilien tout blanc, admirablement propre et luisant. Je le saluai, je ne sais pourquoi, tant ce navire me fit plaisir à voir.

Dès le début du récit, Maupassant avertit, par ce passage, le lecteur de ce qui va suivre : le navire brésilien, porteur probable d'un fléau, est mentionné comme étant de couleur blanche. Cela sonne comme l'avertissement d'un danger car l'auteur associe fréquemment cette couleur à l'existence d'une menace. De même, on lit dans ce passage que le drapeau des goélettes est rouge or, il est d'usage que cette couleur soit le symbole d'un danger. On retrouvera le symbolisme du blanc principalement dans l'évocation de la peur que ressent le narrateur (idée que la peur fait blêmir le visage), dans la couleur de ses draps et de la mousseline, dans la pâleur de son cocher, etc... Quant au rouge, sa présence dans le récit frappe le lecteur quand le narrateur évoque les fraises, les roses, les flammes...