Le Horla

Le Horla Questions de Dissertation

  1. 1

    Comment Maupassant fait-il naître le doute et l’incompréhension dans la tête du lecteur ?

    1) Un discours logique et argumenté dans un cadre réaliste.

    — Le narrateur tient un journal de façon méthodique et chronologique. Il sait se repérer dans le temps.
    — Le narrateur sait relater les événements qu’il vit. Il les décrit simplement. Ce sont des actions simples portant sur des sujets du quotidien.
    — Le narrateur dit qu’il est sain d’esprit. Il sait reconnaitre quand il va mieux (quand il s’éloigne de la maison).— Il tient des raisonnements dans lesquels il se met à douter de ce qui se passe, mais trouve des raisons plausibles (somnambulisme par exemple) convaincantes.

    2) Un discours chaotique et biaisé.

    — Le narrateur communique sa panique et son angoisse (alternances de phrases longues et courtes, beaucoup d’exclamations, etc.)
    — Le narrateur répète régulièrement qu’il ne comprend pas ce qui se passe. Il s’interroge sans cesse et finit tantôt par conclure qu’il y a une explication rationnelle, tantôt qu’il y a forcément un être invisible. Il n’a plus de recul sur ce qui se passe.
    — Seul et isolé, le narrateur se parle à lui-même et ne trouve aucune réponse. Il tourne en rond. La forme du récit (journal intime) offre au lecteur un seul point de vue : celui de la personne qui elle-même s’interroge et ne comprend pas. Aucun regard extérieur ne vient calmer la situation.

  2. 2

    Comment, en lisant cette nouvelle, est-on saisi, comme le narrateur, d'une angoisse grandissante ?

    1/ Description d’une situation initiale banale, relevant de la routine, et d’un environnement paisible dans lequel le personnage évolue, qui vont rapidement s’achever par la survenance d’une bascule (le salut que le narrateur fait au bateau brésilien). Le narrateur va alors commencer à décrire d’étranges symptômes dont il ne trouve pas la cause (inquiétude nerveuse, fièvre, tristesse, malaise, etc.).

    2/ Montée progressive de l’angoisse par la suppression de la frontière entre le rêve et la réalité. Le sentiment de mal-être que ressent le narrateur ne va faire qu’augmenter. Les cauchemars nocturnes (qui relèvent en soi de la raison) deviennent des hallucinations (qui laissent à penser que le narrateur devient fou).

    3/ Utilisation de la forme du journal intime et de l’emploi du pronom je qui immerge le lecteur dans le récit. Il s’identifie à cet homme qui pourrait être n’importe qui. Cela amène aussi le lecteur à évoluer dans le récit du seul point de vue du narrateur. Tout comme ce dernier, il n’a personne d’autre à qui se raccrocher.

    4/ L’introduction de l’idée d’un être malveillant dont le narrateur finira par se convaincre. Développement de la paranoïa chez le narrateur qui ne trouve aucune réponse à ses propres questions.

    5/ La possible réalité de l’existence de cet être malveillant révélée lors de l’épisode du miroir. La disparition du reflet du narrateur dans la glace signe la réalité du Horla.

    6/ La certitude délirante de l’existence de cet être invisible fait perdre totalement pied au narrateur qui en arrive à commettre le pire. L’auteur laisse le lecteur sur cette ultime angoisse.

  3. 3

    Pourquoi dit-on que le Horla est une nouvelle fantastique ?

    1/ Le récit met en scène deux explications opposées (l’une rationnelle, l’autre irrationnelle) laissant au lecteur osciller sans cesse entre l’une et l’autre.

    2/ Inscription de l’histoire dans un décor rassurant, quotidien, connu des personnages et immersion du lecteur dans la vie du narrateur (effet renforcé par l’effet journal intime)

    3/ Irruption de faits inexplicables (surnaturels) qui sont décrits avec précision et réalisme. Accumulation par le narrateur de preuves de l’existence d’un « être invisible » et, à la fin du récit, conviction d’en avoir aperçu la consistance.

    4/ Utilisation des thèmes récurrents du genre fantastique : la peur, l’angoisse, l’inconnu, le questionnement sans réponse, l’invisible.

    5/ Utilisation du champ lexical de la peur, de l’épouvante, de l’horreur et de l’angoisse. Utilisation également d’une ponctuation expressive (points de suspension, d’exclamation, d’interrogation) qui donne le sentiment d’accélération, donc de panique, d’affolement et de confusion.