Le Horla

Le Horla Citations et Analyse

La vraie peur, c'est quelque chose comme une réminiscence des terreurs fantastiques d'autrefois. Un homme qui croit aux revenants et qui s'imagine apercevoir un spectre dans la nuit, doit éprouver la peur dans toute son épouvantable horreur.

Maupassant

Cette phrase de Maupassant illustre sa conception de ce qu'il appelait la véritable peur. Une peur irraisonnée qui provoque des sensations atroces.

Je m’éveille plein de gaieté, avec des envies de chanter dans la gorge.

- Pourquoi ?

– Je descends le long de l’eau ; et soudain, après une courte promenade, je rentre désolé, comme si quelque malheur m’attendait chez moi.

– Pourquoi ?

- (...).

Le narrateur

Cette inquiétude que le narrateur commence à ressentir va se transformer au fil du récit en une véritable angoisse. Incapable de trouver une explication à cette sensation naissante, il va se raccrocher à l’existence de l’Invisible, au mystère et à l’inexplicable.

Alors je fus pris d'une colère furieuse contre moi-même; car il n'est pas permis à un homme raisonnable et sérieux d'avoir pareilles hallucinations.

Le narrateur

Tout au long du récit, le narrateur cherche des explications rationnelles aux événements extraordinaires qu'il vit. Il tient des raisonnements et réflexions sérieuses l'amenant à le convaincre qu'il n'est pas fou, qu'il ne peut pas être fou. L'instant d'après, à la faveur d'une nouvelle manifestation inexplicable, il doute de nouveau de son état mental.

Oh ! mon Dieu ! Mon Dieu ! Mon Dieu ! Est-il un Dieu ? S'il en est un, délivrez-moi, sauvez-moi ! secourez-moi ! Pardon ! Pitié ! Grâce ! Sauvez-moi ! Oh ! Quelle souffrance ! quelle torture ! quelle horreur !

Le narrateur

Cet appel au secours met en évidence l'immense panique que le narrateur ressent car depuis quelques jours, il sent son âme comme possédée par quelqu'un ou quelque chose lui ôtant tout pouvoir sur lui-même. Il se voit contraint d'exécuter des tâches qu'il ne veut pas faire ou, au contraire, est empêché d'accomplir un simple acte de liberté comme partir de sa maison.

Il faisait bon, il faisait tiède ! Comme j'aurais aimé cette nuit-là autrefois.

le narrateur

Le narrateur est en proie à des questions qui le tourmentent et l'angoissent. Lorsque ces interrogations et peurs se calment un instant, il se souvient de sa sérénité d'antan. Cette phrase montre qu'il est lucide sur ce qui lui arrive et qu'il a conscience de son état.

C'est lui, lui, le Horla, qui me hante, qui me fait penser ces folies ! Il est en moi, il devient mon âme ; je le tuerai !

le narrateur

Le Horla est présenté ici comme un être malveillant qui habite et incarne son hôte. Les deux entités qui animent le narrateur sont comme deux adversaires qui s'opposent. Ils sont en conflit et vivent un rapport de force dans lequel chacun d'eux tente de détruire l'autre.

Non... non... sans aucun doute, sans aucun doute... il n'est pas mort...Alors...alors... il va donc falloir que je me tue, moi ! ...

le narrateur

Dans cette phrase finale, on comprend que le narrateur est devenu un double par rapport à lui-même et qu'à ses yeux, le seul moyen de mettre fin à cette infernale dualité est de se suicider.