Rhinocéros

Rhinocéros Citations et Analyse

Celui de tout à l’heure avait deux cornes sur le nez, c’était un rhinocéros d’Asie ; celui-ci n’en avait qu’une, c’était un rhinocéros d’Afrique !

Jean, acte I

La précision de la description des rhinocéros montre comment les personnages, au début de la pièce, tentent de rationaliser ou de minimiser l'extraordinaire. Ils discutent des caractéristiques biologiques des rhinocéros plutôt que de reconnaître la gravité de la situation. Cette attitude est une critique de la tendance humaine à préférer intellectualiser ou rationaliser des événements choquants plutôt que réfléchir à leur véritable signification.

Les événements historiques nous ont bien prouvé que le racisme...

Dudard, acte II, premier tableau

Cette phrase est ironique quand on sait que Ionesco a souhaité aborder le thème de la montée du totalitarisme et du fascisme. L’auteur souhaite explorer la façon dont les idéologies totalitaires peuvent prendre racine et se propager. Cette citation est intéressante car elle montre que quand bien même un citoyen tiendrait compte des leçons de l’histoire, il n’est pas pour autant acquis qu’il soit à même de l’empêcher de répéter ses erreurs.

C'était peut-être tout simplement une puce écrasée par une souris

Botard, acte II, premier tableau

Cette phrase est intéressante car elle souligne le désir des personnages de rationaliser les transformations en rhinocéros et de les attribuer à des causes triviales. Par exemple, Dudard cherche à expliquer le phénomène en disant qu’il s’agit d’une maladie, d’un jeu ou d’un évènement surnaturel. C’est une manière d'éviter de se confronter à la réalité de la transformation.

Ce garçon si humain, grand défenseur de l’humanisme !

Bérenger, acte III

Dans cette phrase, Bérenger exprime son étonnement et sa déception face à la transformation de Jean rhinocéros. Le texte souligne ici le fait qu’être un fervent défenseur de l’humanisme ne suffit pas à échapper à la transformation en rhinocéros. En effet, Jean avait beau être humaniste, il n’en était pas moins enclin à se soucier de ce que pensaient les autres, quitte à renier son individualité. Cette citation souligne le thème central de la pièce : la déshumanisation de la société et la perte des valeurs humaines au profit de la conformité.

De toute façon, ce n'est pas mortel

Dudard, acte III

Cette phrase met en lumière le thème de la soumission à l'autorité et à la pression sociale. Dudard est résolu à faire comme les autres et à suivre le troupeau, quitte à se transformer en rhinocéros. Cela illustre le dilemme moral auquel sont confrontés les personnages dans la pièce, car ils doivent choisir entre la conformité et leur individualité.

Mon devoir m’impose de suivre mes chefs et mes camarades, pour le meilleur et pour le pire

Dudard, acte III

Cette phrase met en lumière le thème de la soumission à l'autorité et à la pression sociale. Dudard est résolu à faire comme les autres et à suivre le troupeau, quitte à se transformer en rhinocéros. Cela illustre le dilemme moral auquel sont confrontés les personnages dans la pièce, car ils doivent choisir entre la conformité et leur individualité.

Je me demande si je suis bien immunisé

Bérenger, acte III

Bérenger prononce ces mots peu après que Dudard a émis l’hypothèse d’une épidémie de rhinocérite. Le fait qu’il se demande s’il est « bien » immunisé démontre qu’il ne mesure pas encore l’ampleur de la catastrophe, car bientôt tous les personnages sauf lui se seront transformés. Cette citation illustre aussi le fait que Bérenger ignore que c’est son individualité et sa liberté de penser qui l’empêchent de se métamorphoser.

Ce sont eux qui sont beaux. J’ai eu tort ! Oh ! comme je voudrais être comme eux

Bérenger, acte III

Tout au long de la pièce, on a vu que les personnages se mettaient à ressentir de l’admiration, de la sympathie ou de l’attirance pour les rhinocéros juste avant de se transformer. Bérenger n’est pas épargné, puisque lui aussi se met à désirer être un rhinocéros. Dans son monologue final, il alterne entre les phrases traduisant son envie de rejoindre ses pairs (« Que c’est laid, un front plat ») ou son désir de rester humain (« Je suis le dernier homme ! »).

Je ne capitule pas !

Bérenger, acte III

Cette phrase est la dernière de la pièce. Alors que tous les autres habitants de la ville se sont transformés en rhinocéros, Bérenger résiste tant bien que mal. Il prononce ces derniers mots juste après être allé chercher sa carabine. Est-ce que cela signifie qu’il va préférer se donner la mort plutôt que de se changer en animal ? L’auteur ne le précise pas et laisse au spectateur le loisir d’imaginer la fin qu’il préfère.

Ça alors !

Tous, sauf Bérenger

Dans la première scène, tous les personnages, sauf Bérenger, s'exclament à tour de rôle " Ça alors ! " après avoir vu le rhinocéros pour la première fois. Cela met en évidence l'isolement de Bérenger par rapport aux autres personnages. Alors que tous les réagissent de manière similaire et semblent être étonnés ou intrigués par l'apparition soudaine du rhinocéros, Bérenger se distingue par son absence de réaction. Cela suggère qu'il est en décalage avec la société qui l'entoure, qu'il ne partage pas les mêmes préoccupations ou valeurs.