Les Misérables

Les Misérables Résumé et Analyse

Livre neuvième : Où vont-ils ?

Valjean réfléchit à sa sécurité. Il a vu Thénardier errer dans le quartier. Ironiquement, Valjean se sent plus menacé par la police que par les criminels : il craint d'être identifié. Il a également remarqué une note mystérieuse sur le mur de son jardin : “16 Rue de la Verrerie”.

Le lecteur sait qu'il s'agit de l'adresse de Marius, qu'il a écrite pour que Cosette puisse le trouver, mais pour Valjean, c'est un message menaçant. Alors que Valjean est assis et réfléchit, un mot d'Éponine tombe sur ses genoux. “DÉMÉNAGEZ.”, y est-il écrit. Profondément ébranlé, Valjean décide qu'il doit partir.

Marius erre dans les rues après avoir quitté la maison de son grand-père, désespéré. Cosette va partir en Angleterre et il ne la reverra plus jamais. D'un air distrait, il emporte le pistolet de Javert (que le policier lui a donné lors de l'affaire Thénardier). Tout autour de lui, les grondements d'un soulèvement commencent à se faire entendre ; des barricades sont construites, des slogans sont criés. Marius n'en est que faiblement conscient.

Marius arrive dans le jardin de Cosette pour lui dire au revoir, mais la maison est déjà vide. Marius, stupéfait, s’effondre sur le banc. C'est alors qu'une silhouette murmure dans l’ombre : “Monsieur Marius (...) vos amis vous attendent à la barricade de la rue de la Chanvrerie.”. N'ayant plus aucune raison de vivre, Marius obéit à la voix.

Mabeuf est également désespéré. Il n'a rien à manger. Il a rendu la bourse de Gavroche à la police. Il vend lentement chacun de ses livres bien-aimés. À son grand désespoir, il doit vendre les planches illustrées de son propre manuscrit. Lorsque sa servante bien-aimée tombe malade, il doit vendre son livre le plus rare et le plus précieux (un volume de Diogène Laertius) pour lui acheter des médicaments. Lorsqu'il entend le bruit des coups de feu le jour de l'insurrection, il saisit son chapeau sans réfléchir et s'avance vers eux.

Livre dixième : Le 5 juin 1832

Ce chapitre réfléchit à la signification d’une insurrection. Hugo utilise un certain nombre de métaphores : il compare le soulèvement à une étincelle qui tombe sur des brindilles sèches. Comme un incendie, Hugo admet que les insurrections peuvent être destructrices, tuant, brisant, ruinant. Il suggère toutefois que les révolutions peuvent être source de progrès et permettre une résurrection du peuple.

Hugo décrit d’autres soulèvements qui ont eu lieu en France et à l’étranger. Il qualifie l’insurrection de 1832 comme un échec – elle n’a pas permis la redistribution des richesses et du pouvoir – mais aussi comme juste – elle est menée par des étudiants et des ouvriers contre la bourgeoisie et au nom du progrès.

L'insurrection de 1832 a été déclenchée par les funérailles de Lamarque, l'un des généraux de Napoléon. Le cortège funèbre attire une immense foule et entraîne des tensions entre différents groupes. On peut entendre des révolutionnaires parler à voix basse et se battre avec des policiers.

Soudain, un jeune homme à cheval passe devant le cortège funèbre en brandissant un drapeau rouge (symbole de la révolution) et la fureur du peuple se déchaîne. Un groupe d'hommes tente de voler le cercueil de Lamarque et les forces de l'ordre avancent pour les arrêter, rencontrant une forte résistance de la foule. Quelqu'un – personne ne saura jamais exactement qui – tire trois coups de feu, dont l'un tue un commandant d'escadron. L'insurrection a commencé.

Les rebelles construisent des barricades pour se défendre contre la police et la gendarmerie. Les militaires hésitent à attaquer et les rebelles se préparent derrière leurs barricades. Les cloches résonnent dans une ville qui se prépare au pire.

Livre onzième : L’atome fraternise avec l’ouragan

Gavroche se prépare à la guerre. Il court dans la rue en chantant et vole un fusil dans la vitrine d'une boutique. Il a perdu la trace des deux petits garçons qu'il a recueillis auparavant. Gavroche s'inquiète souvent pour eux, mais il ne les retrouve pas.

Gavroche est pris dans la ferveur révolutionnaire et rêve d'un nouvel ordre. Il échange des insultes avec un trio de femmes et jette une brique à travers la fenêtre du barbier qui l'avait harcelé, lui et ses deux protégés. Lorsque Gavroche rencontre Enjolras et le reste de la société A B C, qui cherchent un endroit pour planter une barricade, il est enchanté et se joint à eux.

Des artistes, des étudiants, des ouvriers et des marginaux rejoignent l'A B C. L'un de ces nouveaux venus est Monsieur Mabeuf, dont l'apparition suscite de nombreuses spéculations parmi les rebelles. Courfeyrac rencontre un jeune homme mystérieux, svelte et délicat. Le jeune demande à Courfeyrac où se trouve Marius, mais Courfeyrac ne le sait pas. Le jeune homme rejoint également la société A B C.

Livre douzième : Corinthe

Dans la rue de la Chanvrerie, un petit restaurant s’appelle “Au Raisin de Corinthe”, souvent surnommé “le Corinthe”. Cet établissement est situé au milieu d'un quartier aux rues sinueuses, dans une zone fermée par une rangée de hautes maisons. Seule une minuscule ruelle permet d’en sortir.

Le restaurant plutôt miteux est devenu populaire parmi les membres de la société A B C. Le matin du soulèvement, Joly, Laigle et Grantaire y prennent leur petit-déjeuner. Malgré l'heure matinale, les trois hommes consomment beaucoup d'alcool. Grantaire est particulièrement ivre : il se lance dans un grand discours sur l'inconstance des femmes, les échecs de Dieu et l'impossibilité d'un véritable changement.

Soudain, un jeune gamin des rues apparaît avec un court message d'Enjolras : “A-B-C.”. Joly et Laigle y voient un appel aux armes ; le soulèvement a commencé et ils doivent rejoindre leurs camarades. Grantaire boit un mélange d’alcools puissants. Par la fenêtre, Laigle et Joly aperçoivent Enjolras. Ils suggèrent de construire la barricade dans cette rue : elle est étroite et facile à défendre. Elle offre également un accès facile à la taverne).

Les rebelles se préparent rapidement : distribution de cartouches, préparation de pansements, etc. Grantaire continue à boire et à se perdre dans ses pensées. Enjolras est frustré par le manque de respect de Grantaire pour la révolution et lui dit de s’en aller. Grantaire est stupéfait de ces reproches ; il implore Enjolras de le laisser dormir sur la barricade et d'y mourir s'il le faut. Enjolras répond avec mépris que Grantaire est incapable de croire, de penser, de vivre ou de mourir. Affligé par les paroles cruelles de son ami et profondément ivre, Grantaire s'évanouit.

Plus de cinquante hommes sont sur la barricade, qui est renforcée par des pavés et d'autres détritus. Gavroche voltige, chantant et encourageant les rebelles de son ton enjoué. Soudain, il aperçoit un homme tapi à l'arrière du groupe. Il va immédiatement voir Enjolras et lui dit que cet homme est un espion. Enragé, Enjolras interroge l'homme et lui demande son nom. L'espion répond qu'il s'appelle Javert.

L'un des révolutionnaires, Le Cabuc, décide qu'un grand immeuble serait un excellent point d'observation pour les tireurs d'élite, mais le propriétaire de l'immeuble refuse de le laisser entrer. Le Cabuc défonce la porte et tue le vieil homme. Furieux, Enjolras force Le Cabuc à s'agenouiller. Il explique que tous se battent pour un monde meilleur et plus juste. Il précise qu’il regrette le geste qui va suivre mais qu’il n’a pas le choix ; il tire alors sur Le Cabuc. Les rebelles sont abasourdis. Courfeyrac constate que le mystérieux jeune homme qui lui avait demandé des nouvelles de Marius le matin même est revenu.

Analyse

Les expériences de Mabeuf sont comparables à celles de Fantine – il est obligé de vendre ses biens les plus précieux pour survivre. Ces biens chers (pour Fantine, sa fille, ses dents, ses cheveux et sa vertu ; pour Mabeuf, sa maison, ses plantes et ses livres) leur sont arrachés un par un. Lorsqu’ils n’ont plus rien, leur vie sombre dans la violence. Fantine a agressé un homme et Mabeuf a rejoint les barricades.

Les rebelles ont un nouveau code de conduite. Ils n'hésitent pas à emprisonner et exécuter les espions mais ne tolèrent pas le meurtre de civils. Ils cherchent à créer un nouveau monde, dans lequel tout le monde est égal.

Les rebelles sont pessimistes. Enjolras et les autres comprennent dès le début qu'ils ne renverseront pas le gouvernement. Cependant, ils sont convaincus que leurs actions participeront à un changement radical qui permettra, un jour, d’instaurer une nouvelle forme démocratique de gouvernement où tous les individus seront libres et égaux.