Les Misérables

Les Misérables Résumé et Analyse

Livre premier : Waterloo

Ce chapitre commence par une référence rare à “un passant, celui qui raconte cette histoire”, le narrateur anonyme des Misérables. Ce voyageur se promène dans les environs du champ de la bataille de Waterloo ; il y a une chapelle, quelques ruines et des animaux qui grattent la poussière.

Cet endroit a été le théâtre d'une grande bataille entre les Français et les Anglais. Le voyageur note comment les deux camps ont utilisé les particularités géographique du lieu pendant l’affrontement. Il décrit l'ensemble du conflit dans les moindres détails. Le voyageur décrit Napoléon comme un leader brillant et exceptionnel qui a joué de malchance, à l'égal de César ou d'Alexandre le Grand.

Le chapitre décrit le début prometteur du combat, le retournement de situation en faveur des Anglais et la dernière bataille héroïque de Napoléon. Selon le narrateur, Waterloo marque un changement dans l’histoire du monde, ordonné par Dieu. Waterloo symbolise le moment où le vieil ordre de l’Ancien régime a été contraint de céder la place au nouvel ordre de la démocratie. Cette période d’incertitude est à l'origine de la pauvreté décrite dans le livre.

Cette narration historique n’est pas le seul sujet de ce chapitre. Hugo décrit un homme qui se déplace parmi les champs de bataille pour piller les cadavres des soldats tombés au combat. Le rôdeur tire le corps d’un homme enterré sous un tas de cadavres en apercevant un bijou sur son uniforme. Le soldat est encore en vie et offre avec gratitude ses objets de valeur au rôdeur pour lui avoir sauvé la vie. Lorsque le soldat demande son nom, le rôdeur nocturne s'identifie comme étant Thénardier.

Livre deuxième : Le vaisseau L’Orion

Ce chapitre s'ouvre sur deux articles de journaux décrivant la capture de Jean Valjean, qui redevient prisonnier et est condamné aux travaux forcés. La ville de Montreuil-sur-mer tombe à nouveau dans la pauvreté. Une grande partie de la fortune de Monsieur Madeleine reste toutefois introuvable. Près du village de Montfermeil, on rapporte qu'un personnage mystérieux a enterré quelque chose dans les bois.

Valjean est forcé de travailler sur un bateau. Un jour, un des marins glisse en grimpant sur un mât et se retrouve suspendu dans le vide. Un forçat aux cheveux blancs et à la force physique considérable le sauve – c'est Jean Valjean, qui n’a pas renié ses idéaux malgré sa condamnation. Pendant le sauvetage, Valjean glisse du navire et tombe dans l'océan. Malgré de nombreuses recherches, son corps n'est jamais retrouvé et il est présumé mort.

Livre troisième : Accomplissement de la promesse faite à la morte

Cosette, bien qu'âgée de huit ans seulement, mène une vie triste et difficile chez les Thénardiers ; elle est tourmentée par la femme et dirigée par le mari avide et égoïste. Elle est terrifiée de devoir aller chercher de l'eau au puits dans l'obscurité totale. Un jour, Madame Thénardier oblige Cosette à aller au puits dans l'obscurité. Cosette tente de mentir en disant qu'elle a déjà offert de l'eau aux invités et à leurs chevaux, mais Madame Thénardier la force à sortir à coups de poing. Cosette est obligée de traîner le seau, qui est presque aussi grand qu'elle.

Cosette trouve un peu de réconfort en apercevant une magnifique poupée dans une vitrine – la poupée a de vrais cheveux et une belle robe rose. La vue de l’objet lui offre un peu de réconfort, bien qu'elle soit certaine qu'elle ne possédera jamais rien d'aussi beau.

Cosette laisse derrière elle les lumières de la ville et se dirige vers l'obscurité. Elle est partagée entre sa terreur du noir et sa peur de Madame Thénardier. Elle se force à avancer, remplit le seau et commence à le traîner dans l'obscurité. Elle frissonne de froid et implore l’aide de Dieu.

Soudain, une main descend et soulève le seau – un homme au manteau jaune est à côté d'elle. Cet homme, qui a l'air de ne pas avoir un sou, a déjà été aperçu en train de marcher dans la région. Il inspectait un terrain dans les bois près de Montfermeil. Il aperçoit Cosette et se penche immédiatement pour l'aider. Il est stupéfait lorsqu'il apprend son nom et celui de la famille pour laquelle elle travaille, et retourne avec elle à l'auberge des Thénardiers.

Les Thénardiers accueillent Valjean froidement ; ils supposent qu'il est pauvre et ne peut pas payer sa chambre et sa pension. Il les étonne lorsqu'il leur offre cinq francs pour acheter les bas que Cosette tricote sous la table. Cosette a alors exceptionnellement le droit de jouer. Elle n'a qu'une petite épée en plomb mais elle prétend qu'il s'agit d'une poupée.

Les filles chéries des Thénardiers, Éponine et Azelma, laissent tomber leurs poupées pour jouer avec un chaton. Timidement, Cosette s'approche de la poupée abandonnée et commence à jouer avec, ce qui met Madame Thénardier dans une colère noire. Valjean la fait taire, puis sort et achète la magnifique poupée de la vitrine et la donne à Cosette, folle de joie. Madame Thénardier est furieuse que ses filles doivent supporter la vision de Cosette jouant avec cette poupée sans pouvoir en profiter. Elle décide de faire payer le plus cher possible son séjour à cet homme étrange.

L'homme se prépare à se coucher. Au moment de s'endormir, il remarque qu’Azelma et Éponine sont bordées dans des lits somptueux et que Cosette dort sur un matelas nu. Chaque enfant a un de ses souliers placé près de la cheminée car c'est la veille de Noël. L’étranger, qui n'est autre que Jean Valjean, place une pièce d'or dans le sabot abimé de Cosette.

Au matin, Valjean paie sans broncher ce que les Thénardiers lui demandent. Il leur demande d’emmener Cosette avec lui. Madame Thénardier est impatiente de se débarrasser de l'enfant. Monsieur Thénardier demande à Valjean quinze cents francs en échange, soi-disant pour couvrir les frais de garde de Cosette. Cette somme représente en réalité la somme exacte que Thénardier doit à ses débiteurs. Valjean paie sans hésiter et part avec Cosette.

Madame Thénardier reproche à son mari de ne pas avoir extorqué plus d’argent à l’étranger. Thénardier se précipite et confronte Valjean et Cosette. Calmement, Valjean lui remet une lettre de Fantine qui explique que Thénardier doit remettre Cosette au porteur de la lettre. Désespéré, Thénardier lui dit qu'il doit encore beaucoup d’argent. Il est furieux et envisage d'attaquer Valjean, mais l’apparence de ce dernier l’en dissuade. Valjean part avec Cosette, sa promesse à Fantine enfin tenue.

Livre quatrième : La masure Gorbeau

Valjean, que tout le monde croit mort, s'est créé une nouvelle vie. Il emmène Cosette dans son petit appartement parisien, le Gorbeau. Un lien fort se crée entre eux : Cosette a passé une grande partie de sa vie dans la solitude et elle apprécie l'amour d'un parent. Valjean a vécu une vie tout aussi solitaire et l'amour d'une fille lui redonne la foi en l'humanité qu'il a perdue lors de son deuxième emprisonnement.

Valjean doit cependant être prudent : il ne quitte pas son appartement pendant la journée, de peur d'être repéré par les autorités. Sa logeuse se méfie de lui lorsqu'elle remarque qu'il a de grosses sommes d'argent cousues dans la doublure de ses vêtements. Il subvient à ses besoins, grâce à l'argent qu'il a économisé lorsqu'il était Monsieur Madeleine.

Il fait souvent l'aumône, mais aperçoit un jour un visage familier : celui de Javert, qui se fait passer pour un mendiant. Tous deux s’observent et Valjean s'éloigne rapidement.

Cette nuit-là, Valjean entend des pas lourds devant son appartement et, par l'entrebâillement de la porte, aperçoit Javert. Il prend sa veste remplie d'argent, réveille Cosette et s'enfuit avec elle dans la nuit.

Analyse

Cette section commence par un des récits historiques caractéristiques des Misérables – une description de la bataille de Waterloo. La bataille a eu lieu en 1815, opposant les forces françaises de Napoléon et une alliance de troupes anglaises, sous le commandement du duc Wellington, et de troupes prussiennes, sous le commandement de Gebhard Leberecht von Blücher.

Hugo a inventé certains aspects de la bataille pour son roman. Il décrit un fossé qui, selon lui, a provoqué la chute des forces françaises. Un tel fossé n'a jamais existé et la bataille a toujours été beaucoup plus en faveur des Anglais.

La défaite de Napoléon a mis fin à son règne : il abdique quatre jours plus tard. Waterloo a entraîné la modification des frontières de l’Europe et suscité une vague conservatrice et contre-révolutionnaire dans de nombreuses nations européennes.

S'éloignant des grandes lignes de l'histoire pour décrire à nouveau la vie d'individus ordinaires, Hugo raconte ensuite l'arrestation et le second emprisonnement de Jean Valjean. Le retour en prison de Valjean est comme un retour en enfer. Sa bonté et sa gentillesse vont le sauver. Il risque sa propre vie pour sauver celle d'un marin en difficulté et en profite pour se laisser tomber du bateau dans la mer, se faisant passer pour mort.

Valjean retrouve une partie de l'argent qu'il a gagné pendant qu'il était Monsieur Madeleine. Il s'arrête d'abord chez les Thénardiers, où vit Cosette, afin de tenir la promesse qu'il a faite à Fantine mourante. Cosette a maintenant huit ans. Elle a passé son enfance exploitée et mal aimée. Les Thénardiers s'interrogent sur cet homme étrange mais Valjean finit par obtenir la garde de Cosette. La petite fille lui fait confiance instantanément.

Valjean sait être bon et ferme. Il se défend ardemment face aux Thénardiers et montre que la compassion n'est pas une faiblesse. Malgré tout l’argent que Valjean leur a donné, les Thénardiers se retrouvent une fois de plus dans la misère. Hugo veut montrer que la pauvreté peut être la punition des vices.