Les Trois Mousquetaires

Les Trois Mousquetaires Ironie

Le cheval de D’Artagnan

Au début du roman, quand D’Artagnan quitte sa famille et sa maison, son père lui fait promettre de ne jamais vendre son cheval. Ironiquement, dès sa première nuit à Paris, D’Artagnan le vend. Cette action bouleverse les attentes du public quant au respect des promesses de D’Artagnan, et implique qu’il n’est pas investi dans les traditions ou le maintien de liens avec son passé. Maintenant qu’il est dans un nouveau lieu et qu’il essaie de se réinventer, D’Artagnan est prêt à se défaire de toute attache et à ignorer les conseils qu’on lui a donnés. Une ironie supplémentaire est créée autour du cheval parce que le père de D’Artagnan semblait certain que l’animal aiderait et soutiendrait son fils (il le compare à un vieux serviteur fidèle) mais il s’avère qu’il est la cause du combat violent à Meung. En un sens, le cheval finit par être un moyen clé pour que D’Artagnan se retrouve impliqué dans les plans de Milady et Rochefort.

Le premier duel de D’Artagnan

Au début du roman, D’Artagnan court à la rencontre de Porthos, Aramis, et Athos un par un, et semble voué à se battre en duel avec chacun d’eux. Dans un moment d’ironie dramatique, quand D’Artagnan se dirige vers son premier rendez-vous avec Athos, Porthos et Aramis arrivent également pour seconder celui-ci. Le lecteur sait que D’Artagnan a prévu des duels avec les trois hommes, mais les mousquetaires ne le savent pas. L’ironie dramatique du moment est comique et attenue la tension. Peu après, lorsque les gardes du cardinal arrivent sur les lieux, D’Artagnan est en train de se battre courageusement aux côtés des trois mousquetaires, marquant le début de leur amitié.

La jalousie du cardinal

En raison du statut du cardinal en tant que membre de haut rang du clergé et homme de Dieu, il semble très plausible qu’il s’oppose à l’affaire de la reine Anne car elle est immorale et viole ses vœux de mariage. De la même façon, il pourrait aller contre pour des raisons patriotiques, puisqu’elle commet effectivement une trahison envers la France en poursuivant une liaison avec un étranger. Ironiquement, la raison pour laquelle le cardinal est si en colère au sujet de l’affaire de la reine est qu’il la désirait pour lui-même et a été blessé quand elle l’a rejeté. Ce raisonnement trouble les attentes du lecteur quant au motif pour lequel quelqu’un pourrait s’opposer à une relation extraconjugale, et montre que le cardinal est finalement intéressé. Il veut lui faire honte pour avoir fait quelque chose qu’il aurait été heureux de la voir faire si elle l’avait choisi comme amant. Sa jalousie est également ironique parce qu’en théorie il devrait en premier lieu être fidèle à Dieu (et honorer son vœu de célibat), et le roi Louis dans un second temps. En fait, s’il en avait eu l’occasion, le cardinal aurait été heureux de trahir les deux à la poursuite de la belle reine.

Le marché de d’Artagnan

Quand M. Bonacieux aborde D’Artagnan, il espère de l’aide pour sa femme qui a été enlevée. Puisqu’une jeune femme est en danger, il semble que D’Artagnan soit obligé d’aider pour des questions d’honneur et de chevalerie. Ironiquement, cependant, le motif initial de D’Artagnan est d’éviter de payer son loyer ! M. Bonacieux est son propriétaire, et D’Artagnan est aux prises avec des difficultés financières, alors l’idée du loyer gratuit est très attrayante. Cette ironie renverse les attentes de romance et de chevalerie. Plus typiquement, un jeune héros serait très riche (ou totalement désintéressé par les questions d’argent) et agirait strictement à partir de nobles et purs motifs d’esprit. Dumas utilise cette ironie pour critiquer subtilement l’idéalisme et les récits romantiques qui dédaignent souvent les détails pratiques de la vie quotidienne.