Surveiller et punir

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Le pouvoir souverain

Surveiller et punir commence par la description d’une exécution publique :

“Damiens avait été condamné, le 2 mars 1757, à « faire amende honorable devant la principale porte de l'Église de Paris », où il devait être « mené et conduit dans un tombereau, nu, en chemise, tenant une torche de cire ardente du poids de deux livres », puis, « dans le dit tombereau, à la place de Grève, et sur un échafaud qui y sera dressé, tenaillé aux mamelles, bras, cuisses et gras des jambes, sa main droite tenant en icelle le couteau dont il a commis le dit parricide, brûlée de feu de soufre, et sur les endroits où il sera tenaillé, jeté du plomb fondu, de l'huile bouillante, de la poix résine brûlante , de la cire et soufre fondus et ensuite son corps tiré et démembré à quatre chevaux et ses membres et corps consumés au feu, réduits en cendres et ses cendres jetées au vent.”.

Foucault décrit de manière détaillée le supplice infligé à Damiens, qui résulte de l’application de la loi, elle-même découlant de la volonté du souverain. Ce spectacle public initie la foule à la violence que seul le roi est légitime à exercer.

Le pouvoir disciplinaire

La discipline est un mode de pouvoir qui s’exerce d’abord envers les membres d’institutions spécifiques, comme la prison, l’école ou l’hôpital. Foucault décrit l’espace et le fonctionnement de ces institutions :

“Cet espace clos, découpé, surveillé en tous ses points, où les individus sont insérés en une place fixe, où les moindres mouvements sont contrôlés, où tous les événements sont enregistrés, où un travail ininterrompu d'écriture relie le centre et la périphérie, où le pouvoir s'exerce sans partage, selon une figure hiérarchique continue, où chaque individu est constamment repéré, examiné et distribué entre les vivants, les malades et les morts – tout cela constitue un modèle compact du dispositif disciplinaire.”.

Cette citation explique le fonctionnement général de l’institution : tous ses membres ont un rôle spécifique qui s’inscrit dans une hiérarchie, une organisation préalablement pensée. De ce rôle se déduisent des comportements à adopter. La discipline est une sorte de programmation sociale, plus qu’une coercition violente.