Surveiller et punir

Surveiller et punir Foucault et Bentham

Jeremy Bentham est le premier auteur à théoriser le Panoptique, inspiré par les idées de son frère. Il a réalisé les plans du bâtiment, qui n’a jamais été construit. Il a également indiqué les dimensions du Panoptique, dont l’épaisseur des murs et le diamètre de la tour. Chacune de ces précisions visait à optimiser l’espace de la prison.

Bentham était un écrivain extrêmement prolifique qui a écrit 70 volumes d'œuvres, rassemblées et publiées par l'University College London. Il a notamment travaillé sur la dépénalisation de l'homosexualité et l'égalité de genre. Il peut donc être surprenant que Bentham ait inspiré, pour Foucault, un nouveau type de pouvoir, la discipline, qui asservit chacun aux normes sociales.

Certains chercheurs ont proposé une autre analyse de la pensée de Bentham. Pour David Rosen et Aaron Santesso, par exemple, le Panopticon de Bentham se distingue de l'État “qui s'empare de la conscience même de ses citoyens”. Bentham pensait que la conformité aux normes sociales n’empêchait pas la réflexion individuelle et la liberté de conscience en son for intérieur. Frances Ferguson soutient que Bentham essayait de donner de la valeur à des actions perçues par Foucault comme ancrées dans la discipline – bien réussir à l'école par exemple – sans examiner la personnalité des individus. Certains ont également considéré que Bentham, en imaginant une société disciplinaire, cherchait à construire une société sans prisons, dans laquelle chaque individu respecterait les normes sociales.

Foucault s’écarte de l'œuvre de Bentham lorsqu’il élargit le concept de Panoptique à l’ensemble de la société. Il explique comment la description du bâtiment, même jamais réalisé, permet de mieux comprendre la transformation de la société.