Rhinocéros

Rhinocéros Ironie

Les conseils de Jean à Bérenger

Dans le premier acte, Jean reproche à Bérenger sa consommation d'alcool et son manque d'intérêt pour les sorties culturelles. Il lui conseille donc d'arrêter de boire et d'aller au théâtre ou au musée pour se cultiver. Bérenger reconnaît que cela pourrait lui faire du bien et décide de suivre ses recommandations. Pourtant, Jean décide de ne pas appliquer ses propres conseils et décline l'invitation de Bérenger au théâtre ou au musée, arguant qu'il doit faire la sieste, voir des amis et boire des verres. Cette ironie illustre le fait qu'il est plus facile de prodiguer des conseils que de les appliquer.

La réaction des personnages à la vue des rhinocéros

Lorsque les personnages aperçoivent pour la première fois un rhinocéros, dans la première scène, certains disent les uns après les autres " Oh ! Un rhinocéros ! ". Cette réaction est absurde tant elle semble faible par rapport à l'étrangeté de la situation. Ce procédé s'insère parfaitement dans la métaphore générale de la pièce. De l'extérieur, l'arrivée d'un rhinocéros (le nazisme) est quelque chose d'extraordinaire. Pourtant, certains personnages (les citoyens) ne prennent pas de recul et ne trouvent pas cela très surprenant.

La transformation en rhinocéros

Tout au long de la pièce, les personnages se mettent progressivement à considérer la transformation en rhinocéros comme quelque chose de normal, voire de souhaitable. Par exemple, alors que Jean était d'abord tout à fait révolté à l'idée que des hommes se transforment en pachyderme, il finit par se faire à l'idée, et dit que c'est même plutôt quelque chose de souhaitable. Ce conformisme absurde est ironique, car elle montre comment les individus peuvent suivre aveuglément les comportements de masse, même lorsqu'ils sont irrationnels.

Le manque de logique du Logicien

Le Logicien est un personnage très intéressant : alors qu'il représente la connaissance et la rationalité, il se montre très rapidement dépourvu de toute logique. Sa définition du syllogisme, bien que correcte, lui est inutile puisqu'il ne sait pas le distinguer dans une phrase. Il est tellement logique qu'il devient illogique, par exemple lorsqu'il explique très sérieusement que Socrate est un chat. Ce passage permet au spectateur de comprendre dès le début de la pièce que la logique utilisée par les personnages est erronée et que leurs raisonnements sont faussés.