Le Père Goriot

Le Père Goriot Résumé et Analyse

Résumé

Les deux pensionnaires Poiret et Mademoiselle Michonneau rencontrent un détective nommé Gondureau. Ce dernier prend part à une investigation sur un évadé connu en tant que « Trompe la mort ». La police est de plus en plus convaincue qu’il s’agit de Vautrin, et espère l’arrêter pour son trafic d’argent dans un réseau de criminels. Toutefois, la police souhaite être absolument certaine d’arrêter la bonne personne, donc elle compte sur les autres pensionnaires pour droguer Vautrin afin de repérer un signe particulier pour l’identifier tant qu’il est inconscient. Ils seraient même rémunérés pour cela.

Mademoiselle Michonneau demande plus de temps pour y réfléchir, et Gondureau reprendra contact une fois lorsqu’elle aura pris sa decision. Alors que le groupe se dissout, Bianchon entend une partie de la conversation. Une fois que l’agent de police se retire, Michonneau se demande si elle peut gagner plus d’argent que les autres en concluant un marché directement avec Vautrin.

Une fois rentrés, ils voient Rastignac et Victorine se parler tendrement. Se sentant toujours coupable, Rastignac a commencé à courtiser Victorine. Vautrin est aussi de retour et explique que son ami et le frère de Victorine se sont querellés, et qu’un duel est organisé pour le lendemain. Dévoré de culpabilité, Rastignac décide d’essayer de prévenir la famille Taillefer, mais il est interrompu par Goriot, qui quant à lui, explique qu’il a assuré un logement pour Delphine et Rastignac pour vivre ensemble. Le vieil homme espère que cela lui permettra de vivre à l’étage afin de se rapprocher de sa fille. Rastignac accepte d’aller voir Delphine ce soir là, mais demande à Goriot d’essayer d’interrompre le duel de Taillefer. Cependant, le soir venu, Vautrin se débrouille pour faire boire tout le monde afin d’éviter que le duel ne se sache. Goriot et Rastignac tombent de sommeil à la pension et ne vont donc nulle part.

Toutefois,Vautrin ne realise pas qu’il a célé son propre destin. L’état d’ébriété a empêché Bianchon de mentionner ce qu’il a entendu, et Mlle Michonneau décide de trahir Vautrin. Elle se rend à la police et revient avec la drogue. Le lendemain matin, elle la verse dans le café de Vautrin, au moment où tous les pensionnaires se réunissent pour un petit déjeuner tardif. Rastignac est consterné de recevoir un billet de remontrance de la part de Delphine, qui est déçue qu’il ne lui ait pas rendu visite la veille au soir. Avant même qu’il ne puisse réagir, le bruit court que le frère de Victorine a été gravement blessé en duel, et avec Madame Couture elles se précipitent au domicile de son père.

Vautrin s’effondre après son café empoisonné, et dans le chaos qui s’ensuit, Mlle Michonneau confirme qu’il est bien Trompe la Mort en montrant la marque sur son épaule. Rastignac fait voeu qu’il restera fidèle à Delphine, malgré la nouvelle fortune de Victorine. Lorsqu’il revient, Vautrin est Presque rétablit, et suppose que Rastignac est responsable de son empoisonnement, mais il devient rapidement évident que c’est Mlle Michonneau qui l’a trahit. Avant même que Vautrin puisse s’en prendre à eux, il est arrêté par la police. Après avoir été emmené, les autres pensionnaires se rassemblent et demandent à Mlle Michonneau d’être expulsée de la pension. Elle part, accompagnée de Poiret, et peu de temps plus tard, on apprend la mort du frère de Victorine et la nouvelle qu’elle et Madame Couture ne reviendront pas.

Cette nouvelle est suivie de l’arrivée de Goriot, pressé d’emmener Rastignac auprès de Delphine. Etourdi par ce tourbillon, Rastignac est emmené dans un appartement magnifique, où il est chaleureusement accueilli par Delphine et où Goriot lui donne de l’argent. Dans la soirée, Goriot et Rastignac annoncent à Madame Vauquer alors dévastée qu’ils vont quitter la pension.

Rastignac reçoit une invitation de Madame de Beauséant l’invitant avec Delphine à son prochain bal. Delphine sait que sa sœur doit aussi s’y rendre puisque des rumeurs pernicieuses circulent au sujet de la mise en gage de ses diamants pour payer les dettes de son amant. Anastasie voudra être vue en public porter ses diamants pour faire taire ces rumeurs. Pour le moment, il semble que Rastignac, Goriot et Delphine soient face à un avenir radieux et heureux.

Analyse

Rastignac a été tiraillé d’un côté entre sa loyauté envers Goriot et Delphine, et de l’autre par sa tentation de tirer profit par le plan de Vautrin. Même s’il ne s’engage jamais vraiment complètement, ses difficultés financières urgentes rendent la tentation de plus en plus difficile à contenir. Victorine, comme de nombreux autres personnages féminins dans ce roman, paraît en confiance et guidée par ses émotions. Elle ne se questionne en rien lorsque Rastignac lui montre de l’intérêt. Vautrin est aussi assez rusé pour protéger son plan, sachant qu’il est fort probable que Rastignac change d’avis au dernier moment. En utilisant la drogue dans le vin, Vautrin évite que Rastignac donne l’alerte, et le stratagème se concrétise.

Victorine finit par être le dernier personnage effectivement dont la vertu est récompensée, puisqu’elle finit par se réconcilier avec son père et s’enrichir. Cependant, on ne sait rien de son avenir après qu’elle quitte la pension. Etant donné ce que le lecteur sait de Delphine et Anastasie, il n’y aucune garantie que Victorine sera davantage heureuse dans sa vie.

Vautrin a échauffaudé ses plans sans réaliser pendant ce temps-là qu’il est lui-même l’objet d’un autre stratagème. La police a décidé astucieusement d’utiliser les autres pensionnaires dans leur tentative de l’arrêter. Vautrin comme le lecteur prêtent peu attention à Mlle Michonneau car elle semble innofensive et sans éclat. Son caractère ordinaire offre le déguisement parfait pour conspirer contre Vautrin, et il ne réalise qu’au tout dernier moment qu’elle est celle qui l’a trahi. De manière encore plus frappante, Mlle Michonneau se révèle aussi autant cupide et ambitieuse que les autres personnages. Elle est motivée par l’argent, pas par la justice ni la morale, et de fait serait prête à aider Vautrin à s’échapper si cette action pouvait lui rapporter un plus grand profit. Quand les autres pensionnaires réagissent avec répugnance, ils semblent la considérer encore plus douteuse moralement que Vautrin lui-même. Alors que Vautrin a menti et conspiré, il n’a pas trahi le sens de la communauté de la pension.

L'arrestation de Vautrin est une épilogue intéressante pour un personnage aussi doué pour cacher sa véritable identité et qui semblait sur le point de s’en tirer avec son passé criminel. Son arrestation est un choix traditionnel surprenant dans lequel le personnage du méchant est puni de manière appropriée, et le conflit résolu soigneusement. Même si l’intrigue de Balzac perdure au-delà, cette arrestation offre un semblant de résolution bien établie pour au moins un des personnages du conflit principal du roman.

L'arrestation de Vautrin semble résoudre honorablement le dilemme de Rastignac. Il choisit de se réengager auprès de Delphine une fois passée la nouvelle tentative de se marier avec Victorine. A travers ce choix, Rastignac passe outre le conseil qui lui a été donné d’être calculateur et pragmatique. Son désir pour Delphine, et son affection et sa loyauté envers Goriot, le mène à faire un choix plus risqué. Cependant, il semble que cela soit récompensé à court terme lorsqu’il s’installe dans un appartement coquet et peut enfin consommer sa relation avec Delphine. Goriot fonctionne comme une sorte de fée, réunissant avec empressement son loyal ami et sa fille. Cette chance de les unir permet à Goriot de créer une famille de substitution où il peut enfin cultiver une proche relation proche qu’il a toujours souhaitée.