Le Manifeste du parti communiste

Le Manifeste du parti communiste Résumé et Analyse

Chapitre IV : Position des communistes envers les différents partis d’opposition

Dans ce dernier chapitre, Marx récapitule les objectifs politiques du communisme à court terme. Il identifie les partis alliés dans divers États européens et note que si les communistes soutiennent tous les partis ouvriers, ils gardent en ligne de mire les intérêts à long terme du prolétariat dans son ensemble. Par ailleurs, Marx affirme ici que l’Allemagne est le principal centre d’intérêt communiste parce que si la bourgeoisie n’a pas encore remporté la victoire sur l’aristocratie dans cet État, le prolétariat y est plus développé qu’il ne l’était lorsque la bourgeoisie française ou anglaise a obtenu son émancipation. Résultat: Marx pense que la révolution prolétarienne arrivera d'abord en Allemagne. Si cela est l’objectif, les communistes soutiendront tout mouvement révolutionnaire qui prône l’abolition de la propriété privée et fait avancer les intérêts du prolétariat. Comme le conclut Marx avec ardeur, " Que les classes dirigeantes tremblent devant une révolution communiste. Les prolétaires n’ont rien à perdre que leurs chaînes. Ils ont un monde à gagner. TRAVAILLEURS DE TOUS LES PAYS, UNISSEZ-VOUS! ”

Analyse :

Le dernier chapitre du Manifeste est très court. Il vise principalement à réaffirmer avec ferveur les objectifs politiques des communistes. Marx fait cependant une observation intéressante en prédisant que l’Allemagne sera le premier pays où surviendra la révolution prolétarienne. Cela indique qu’à l’approche de la révolution communiste toutes les sociétés n’ont pas besoin de progresser au même rythme. L’ordre historique est certes maintenu : féodalisme, capitalisme, puis communisme, mais chaque État peut avoir un rythme différent. Voilà pourquoi Marx insiste sur l'idée que chaque communiste doit en permanence soulever la question de la propriété. Il est possible que cette volonté de Marx de précipiter la révolution ait influencé certains leaders de mouvements marxistes postérieurs, qui n’ont même pas attendu le développement complet du capitalisme pour tenter d'en libérer les masses. Ce sont ces leaders, Trotsky et Lénine en Russie, Mao Tse-Tung en Chine, et Fidel Castro et Che Guevarra en Amérique latine, que nous associons le plus au communisme, car ils ont réussi à en étendre la portée. Alors que la guerre froide est terminée et que les derniers États communistes s’atrophient lentement, il est tentant d’enterrer le marxisme avec le stalinisme, le maoïsme ou le régime des Khmers rouges, qui laissent derrière eux une multitude d’atrocités humaines comme des vestiges ironiques. Cela ne tient cependant pas compte de la dette que nous devons à Marx: son analyse nous a permis de nous rendre compte que nous ne sommes que des produits de la société dans laquelle nous vivons; son analyse du capitalisme nous a permis de prendre conscience de l’exploitation sur laquelle repose la machine capitaliste. Et malgré l’héritage triste et sanglant de certains de ses disciples, ce dont nous sommes le plus redevable à Karl Marx, c'est peut-être l’espoir qu'il existe une alternative, meilleure et radicalement différente, à la société inégalitaire dans laquelle nous évoluons.