Biographie de Karl Marx

Karl Heinrich Marx est né le 5 mai 1818 dans la ville de Trèves, en Allemagne, dans une famille juive de classe moyenne. Son père, un avocat et un ardent défenseur de la pensée des Lumières, s'est converti au luthérianisme quand Marx était petit pour protéger sa famille de la discrimination contre les Juifs de Prusse. Marx a eu une éducation ouverte et laïque grâce à son père. Il a trouvé un mentor intellectuel, Freiherr Ludwig von Westphalen, un noble prussien avec qui Marx discutera des grandes figures littéraires et philosophiques de son temps. C'est d'ailleurs Westphalen qui présentera au jeune Marx les idées du socialiste français Saint-Simon.

En temps qu'étudiant à Bonn et Berlin, Marx a été fortement influencé par la philosophie de Friedrich Hegel. Bien qu’impressionné par ses professeurs hégéliens, il a finalement été attiré par un groupe d'étudiants connu sous le nom de “ jeunes hégéliens ”. Ce groupe d'iconoclastes, parmi lesquels on retrouve David Strauss, Bruno Bauer et Max Stirner, a été inspiré par Hegel, mais était déterminé à défendre les aspects les plus radicaux de sa pensée. En particulier, les “ jeunes hégéliens ” remettaient en question le conservatisme qu’ils décelaient dans les idées philosophiques, politiques et religieuses défendues par Hegel. Bien qu’à l’époque, Marx désire faire carrière dans le milieu universitaire, ses sympathies politiques l'empêchent d’obtenir un poste dans un système éducatif contrôlé par l’État. Marx se tourne donc vers le journalisme où sa politique radicale attire l’attention des censeurs prussiens. Ses commentaires politiquement incorrects provoquent la fermeture de la revue où il travaille, et, frustré, Marx se rend à Paris.

En 1843, Paris est un centre international d’activité sociale, politique et artistique. C'est le lieu de rassemblement des radicaux et révolutionnaires de toute l’Europe. Là-bas, Marx fréquente des socialistes et des anarchistes révolutionnaires comme Proudhon et Bakounine. Mais surtout, c’est à Paris que Marx rencontre Friedrich Engels, fils d’un riche industriel du textile en Angleterre. Engels était lui-même devenu socialiste après avoir observé la condition déplorable des travailleurs dans les usines de son père. Ensemble, Marx et Engels commencent à développer les idées qui deviendront le socialisme prolétarien révolutionnaire, mieux connu sous le nom de communisme. Marx est expulsé de France en 1845 à la demande du gouvernement prussien pour ses écrits anti-royalistes.

Après avoir quitté Paris, Marx se rendit en Belgique où s’engagea avec un groupe d’artisans se faisant appeler la Ligue communiste. En 1847, la Ligue communiste chargea Marx et Engels de rédiger une déclaration de leurs croyances et de leurs objectifs. Cette déclaration devint le manifeste du parti communiste, que Marx composa avec zèle, anticipant les révolutions de 1848. Quand la révolution commença en Allemagne en 1848, Marx se rendit en Rhénanie pour encourager son progrès. Quand la révolution échoua, Marx retourna à Paris, mais partit bientôt pour Londres, où il passera le restant de ses jours.

Marx a attendu à Londres que les feux de la révolution se raniment. Durant cette période, il échange de nombreuses lettres avec les dirigeants révolutionnaires du Continent, ignorant les chartistes et syndicalistes anglais qu’il juge simplistes et inefficaces. Finalement, Marx réalise que la révolution n’est pas imminente, et il se retire de toutes ces associations pour se plonger dans l’étude histoire des conflits de classe dans la bibliothèque du British Museum. Le fruit de ses recherches sera son œuvre majeure, Le Capital, dont le premier volume est publié en 1867.

Les choses commencent à évoluer pour Marx en 1863 lorsque les travailleurs français se rendent en Angleterre afin d’établir une Fédération des travailleurs qui s’engage à renverser le statu quo économique. Bien que Marx soit en désaccord avec de nombreuses idées du groupe, il reconnaît l’importance de cet événement et quitte l’exil qu’il s’était imposé à lui-même pour les rejoindre. Marx s’immisce dans la direction du groupe, aujourd’hui connu sous le nom d’Internationale, et prononce son célèbre discours d’inauguration à la Première Internationale comme une proclamation triomphante de ses principes. Marx a enfin ce qu’il désirait depuis 1847; il a jeté les bases intellectuelles d’un mouvement socialiste sur lequel il exerce un contrôle organisationnel total.

Cependant, la satisfaction de Marx ne fait pas long feu, quand la Commune de Paris de 1871, la première véritable occasion pour les ouvriers de prendre le pouvoir, s’achève sur un désastre sanglant. Les ouvriers anglais, plus pacifistes, prennent peur et le mouvement français succombe aux luttes internes. Les sympathisants anarchistes de Bakounine essaye d’arracher le contrôle de l’Internationale à Marx, et la lutte entre Marx et les anarchistes finit par mener à la dissolution du groupe en 1876.

Dans les dernières années de sa vie, Marx n’écrit presqu’aucune œuvre significative. Néanmoins, son rôle d’ancien dirigeant de l’Internationale fait de lui une ressource convoitée par les nouveaux groupes révolutionnaires à travers l’Europe et, en particulier, en Russie. Bien que Marx aide ces nouveaux dirigeants politiques autant qu’il le peut, il n’assume plus jamais de rôle de leader d’un mouvement. Marx meurt à Londres en 1883, sans voir l’inévitable révolution qu’il avait pourtant prédite.


Guides d'Etude sur les Œuvres de Karl Marx

En 1846, Karl Marx est expulsé de Paris en raison de ses idées politiques radicales. Il s’installe en Belgique où il tente de rassembler un groupe hétéroclite d'artisans allemands exilés pour en faire une organisation politique unifiée, l’...