Le Deuxième sexe

Le Deuxième sexe Guide d'Etude

Le Deuxième sexe a été publié en 1949, à une époque où les droits des femmes ne sont pas considérés comme un enjeu social et politique majeur. Ce livre est un texte fondateur du féminisme de la deuxième vague, qui s'est détourné de la lutte pour l’obtention de certains droits civils et politiques – comme le droit de vote – pour dénoncer l’impact du sexisme dans toutes les sphères de la vie. Le texte de de Beauvoir pose les bases de réflexion de ce mouvement, qui s’est plutôt développé dans les années 1960. de Beauvoir a contribué à orienter la pensée féministe dans de nouvelles directions, notamment sur les relations entre genre et sexualité.

L'œuvre de de Beauvoir est également radicale parce qu'elle rompt avec les théories existantes cherchant à expliquer les différences entre les femmes et les hommes. Tout au long de son texte, de Beauvoir rejette le libéralisme, le matérialisme ou la psychanalyse. Au lieu de cela, elle construit son propre modèle de compréhension de la condition sociale des femmes dans une perspective philosophique. Si elle s’inspire de la philosophie existentialiste de Jean-Paul Sartre, elle l’interprète d’une manière radicalement nouvelle, pour réfléchir à la manière dont le genre façonne notre capacité à trouver un sens à notre vie.

Le Deuxième sexe se réfère par ailleurs à d'autres courants militants revendiquant plus de justice sociale, notamment aux mouvements antiracistes, décoloniaux et marxistes. de Beauvoir compare par exemple la situation des femmes à celle des Afro-Américains, des Juifs, des personnes colonisées et des ouvriers. Cette comparaison entre différents groupes opprimés a contribué à renforcer certaines de ses idées et à leur donner une plus grande validité. Cependant, des critiques ont souligné que de Beauvoir ne prenait pas en considération la manière dont ces différentes identités pouvaient se croiser. de Beauvoir s’intéresse ainsi principalement à la situation des femmes blanches et européennes, érigées en modèle universel, sans reconnaître comment les identités intersectionnelles d’une personne impactent fortement ses droits et sa position sociale.