Le chandelier d'argent (symbole)
Lorsque Javert surprend Valjean avec l’argenterie volée, il l’emmène chez Myriel. Myriel lui reproche d'avoir oublié une partie de son cadeau et lui donne ses chandeliers en argent. C'est cet acte de générosité qui incite Valjean à abandonner ses activités criminelles et à se lancer dans une nouvelle vie. Valjean vend une partie de l'argenterie mais garde les chandeliers sur sa cheminée, comme un rappel de ses nouvelles valeurs. Pendant l'affaire Champmathieu, Valjean est saisi de terreur à l'idée d'être découvert et fait fondre les chandeliers d'argent dans le feu. Il entend alors une voix mystérieuse qui l'exhorte à ne pas abandonner son devoir et se rend à Arras pour aider Champmathieu. Les chandeliers sont un symbole puissant de la nouvelle vie de Valjean et réapparaissent à chaque fois qu’il la remet en question. Leur fonction est également symbolique : comme un chandelier, Valjean apporte la lumière dans un monde obscur.
La guillotine (symbole)
Myriel est hanté par l'exécution d'un condamné à mort par la guillotine, ce qui l'incite à réfléchir à la peine de mort. L'auteur écrit : “On peut avoir une certaine indifférence sur la peine de mort, ne point se prononcer, dire oui et non, tant qu’on n’a pas vu de ses yeux une guillotine ; mais si l’on en rencontre une, la secousse est violente, il faut se décider et prendre parti pour ou contre. Les uns admirent, comme de Maistre ; les autres exècrent, comme Beccaria. La guillotine est la concrétisation de la loi ; elle se nomme vindicte ; elle n’est pas neutre, et ne vous permet pas de rester neutre. Qui l’aperçoit frissonne du plus mystérieux des frissons. Toutes les questions sociales dressent autour de ce couperet leur point d’interrogation.”.
Hugo questionne ici la valeur de la vengeance. Les plus grands héros des Misérables sont ceux qui ont souffert mais qui ont renoncé à la vengeance et s'efforcent d'améliorer la vie des autres. Hugo considère que la guillotine est le symbole du refus de prendre en considération les questions sociales.
Les enfants (motif)
Les enfants sont des symboles de pureté et de bonté, peut-être en raison de leur innocence. Ce sont souvent des messagers qui annoncent des changements dans le récit. Valjean vole une pièce de monnaie à un petit garçon, ce qui le convaincra plus tard d'abandonner sa vie de criminel. Cosette, maltraitée par les Thénardier, inspire Valjean à devenir encore plus sincère et désintéressé. Gavroche est l'un des personnages les plus sympathiques du roman. Pour Victor Hugo, maltraiter un enfant est la plus grande forme de méchanceté.
Les orties (symbole)
Valjean/Madeleine réfléchit aux similitudes entre les orties et les êtres humains. Les orties sont des mauvaises herbes résistantes et utiles. Elles sont souvent considérées comme des parasites alors qu’elles jouent un rôle essentiel dans la teinture et l'agriculture. Il conclut ainsi: “Avec quelque peine qu’on prendrait, l’ortie serait utile ; on la néglige, elle devient nuisible. Alors on la tue. Que d’hommes ressemblent à l’ortie !”.
Comparer l'être humain à cette plante particulière indique une vision particulière de la condition humaine : l'être humain, comme l'ortie, doit être cultivé de la bonne manière pour dévoiler sa bonté.
Le voyage de l'âme (allégorie)
Le parcours personnel de Jean Valjean, d'ancien détenu en colère à père aimé, reflète le voyage de l'âme de l'amertume à la grâce. Certains aspects de son histoire reflètent celle de Jésus : il s’inquiète de son sort lors de l’affaire Champmathieu tout comme Jésus s'est inquiété de sa crucifixion. Les deux hommes acceptent de souffrir pour le bien des autres. Hugo suggère que la souffrance peut être un catalyseur qui purifie l’âme.
L'éléphant de la Bastille (symbole)
Gavroche s'abrite dans la statue massive d'un éléphant près de la Bastille. L'éléphant est décrit ainsi : “C’était un éléphant de quarante pieds de haut, construit en charpente et en maçonnerie, portant sur son dos sa tour qui ressemblait à une maison, jadis peint en vert par un badigeonneur quelconque, maintenant peint en noir par le ciel, la pluie et le temps. Dans cet angle désert et découvert de la place, le large front du colosse, sa trompe, ses défenses, sa tour, sa croupe énorme, ses quatre pieds pareils à des colonnes faisaient, la nuit, sur le ciel étoilé, une silhouette surprenante et terrible.”.
À l’époque des Misérables, la France sort de l’ère napoléonienne, symbolisée par la magnificence de l'éléphant et les matériaux précieux dans lesquels il a été construit.